Bonjour
Adam. Comment se déroule le début de saison 2007
pour toi ?
Cette année,
j’ai fait deuxième
au championnat indoor et à nouveau deuxième sur
les premières épreuves du
mondial et il me faut travailler beaucoup pour reconquérir
la première place. Cela
m’oblige à modifier ma façon de procéder
pour pouvoir à nouveau gagner
Les
zones sont de plus en plus hautes et difficiles, comment
t’entraînes-tu pour
pouvoir passer ce genre de zones et t’habituer à
la hauteur ?
C’est un travail
journalier. Je
passe 3 ou 4 heures par jour sur la moto et cet entraînement
me permet d’acquérir
un meilleur contrôle de la moto et me
donne
la possibilité de passer sur des obstacles de plus en plus
difficiles, de plus
en plus hauts et étroits.
N’est
ce pas dangereux ?
Si c’est dangereux
mais je roule
en permanence avec deux suiveurs qui m’assurent dans les
passages délicats.
T’entraînes-tu
sur de zones artificielles ?
Il arrive que je roule sur des
obstacles artificiels mais c’est très rare. En
général, je me rend dans des
carrières de pierres où je trouve des gros blocs
qui reproduise ce que l’on
trouve en indoor.
Pour
les spectateurs, les zones sont très impressionnantes.
T’arrive-t-il de trouver
les zones trop difficiles en arrivant sur une
compétition ?
Non, les zones sur lesquelles
je
travaille sont plus difficiles que ce que l’on trouve en
compétition. Cela dit,
elles demandent réflexion pour pouvoir trouver la meilleure
façon d’aborder les
obstacles pour pouvoir les sortir à zéro.
Suis-tu
un programme d’entraînement très
précis ?
En fait cela dépend
du
calendrier. Quelques fois, il y a beaucoup de déplacements
pour aller
et revenir des épreuves et le
programme est plus léger. D’autres jours, je roule
plus longtemps, ça dépend.
L’entraînement de décompose en deux
parties. Il y a d’une part le travail
quotidien avec la moto complété par du physique comme des exercices de
musculation. Je travaille
aussi la souplesse
pour pouvoir être le
plus à l’aise sur la moto.
Combien
enchaînes-tu de zones sur une journée de
roulage ?
Tout dépend de la
difficulté des
sections. Il m’arrive de passer plus de 20 fois dans la
même zone si je ne suis
pas content de
la manière dont je
négocie les obstacles et il me faut donc travailler plus
pour pouvoir être
satisfait. D’autres jours, les zones
s’enchaînent.
Adaptes-tu
les zones et ta façon de t’entraîner en
fonction du calendrier et des épreuves
sur lesquelles tu va te rendre prochainement ?
Non. Je
m’entraîne un jour sur le
mouillé, un jour sur le sec mais je ne le fais pas en
fonction du calendrier.
Ici, par exemple à Senez ce devrait être sec, mais
il y pas mal de zones dans
des ruisseaux et il peut aussi pleuvoir ce qui fait qu’il est
difficile de
prévoir à l’avance. J’essaie
de rouler dans des zones différentes pour pouvoir
m’adapter à tous les types de terrains sans tenir
compte de l’épreuve où je me
rend.
Parles-nous
un peu de pilotage. D’où vient cette technique de
rebond sur la roue arrière
que tu utilises ?
La première fois que
j’ai vu
quelqu’un utiliser cette technique
c’était Marc Freixa en 88 /89 quand je
suis arrivé dans le team
de Jordi Tarrès . J’ai vu que
c’était une bonne technique qui pouvais me
permettre
de progresser alors j’ai essayé, essayé
pour l’adapter à mon pilotage et pour
l’utiliser dans les zones.
De
combien de motos disposes tu ?
J’ai quatre motos
mais j’utilise
quasiment toujours la même. Les mécaniciens me
préparent les motos de la même
façon mais aucune moto n’est identique et je roule
le plus souvent avec la même
moto. Elles sont révisées
régulièrement et les pièces
d’usure (pneus, chaîne,
plaquettes) changés souvent car on ne peut pas prendre le
risque de casser la
chaine par exemple dans une zone, ça peut être
dangereux.
Comment
la moto évolue t’elle au courant de la saison ?
Je teste
tout le temps de nouvelles pièces pour
faire évoluer la moto. Cela concerne tous les domaines aussi
bien le chassis
que les suspensions ou le moteur. J’en fait la demande
à l’usine qui étudie et fabrique, ensuite
j’essaie. Si ça va la pièce reste
sur la moto sinon elle part à la poubelle. Il faut tester
beaucoup pour pouvoir
trouver de réelles améliorations. Souvent on
revient en arrière et il faut
recommencer à zéro. Les évolutions
positives se retrouveront l’année suivante
sur les motos standards.
Et le
quatre temps ?
L’usine travaille sur
le quatre
temps. Le problème du quatre temps n’est pas de
trouver de la puissance car il
y en a autant sinon plus que sur le deux temps mais de
réduire le poids et cela
demande beaucoup de travail avant de pouvoir rouler avec en mondial.
Et au
niveau pilotage ?
Pour moi, il n’y a
pas beaucoup
de différence. Le pilotage du quatre temps ne
diffère pas beaucoup de celui du
deux temps.
En
hiver, vous (les pilotes) enchaînez souvent
des indoors exhibitions et des
épreuves du mondial à un ou deux jours
d’intervalles. Comment arrivez-vous à
gérer les deux épreuves?
Le trial indoor est beaucoup
moins fatiguant que l’outdoor. Pendant les qualifications tu
roules intensément
pendant douze minutes et quand tu termines la soirée tu as
mal aux bras et tu
es fatigué. Mais le lendemain tu es beaucoup
moins fatigué qu’après un outdoor et
tu peux enchaîner avec une autre épreuve.
Ne
roules tu pas en dedans lors de ce genre d’épreuves
pour te préserver pour le
mondial?
Il m’arrive de me
dire que je
devrais me ménager mais une fois que je suis dans la course
je me donne à fond
et c’est oublié.
T’intéresses-tu
à ce qui est publié sur toi dans les magazines ou
sur internet ?
Je regarde un peu ce qui est
publié sur moi mais c’est plutôt mon
père qui s’en occupe. Quand il y a un
article ou des photos intéressantes, il m’appelle
et me dit «tiens il y a des
belles photos ou un article à voir» et je
regarde.
Merci
Adam et bonne fin de saison 2007
Merci
Josep pour nous avoir donné l’occasion de
réaliser cet entretien.